« Une des missions de l’école est de transmettre et faire vivre les valeurs de la République, et contribuer à l’éducation de futurs citoyens éclairés, libres et engagés. »

C’est dans cette optique qu’un concours est organisé conjointement par les ministères de l’Éducation nationale et de l’Intérieur. Il a pour objectif de faire découvrir aux élèves l’engagement quotidien des policiers et des gendarmes au service de la population. Alors qu’une classe de 4e devait participer à ce concours « Clémenceau » dont le thème est « la sécurité du quotidien », l’organisation a été entravée par le récent confinement. Mais M. Maviel, professeur d’éducation civique, a décidé de poursuivre le projet sans participer officiellement au concours, faute de pouvoir respecter les délais. Pour autant, les 4e5 réaliseront une production numérique sous forme d’émissions web radio avec M. Perrot, documentaliste et maître de la technique.

Pour cela, les élèves sont allés à la rencontre de ceux sur qui repose la sécurité du quotidien à Saint Paul : gendarmes et policiers municipaux, auxquels ont été ajoutés les pompiers dont le rôle essentiel n’est plus à démontrer. Dans un premier temps, les élèves ont visité les lieux de travail de chacun. Dans un second temps, ils effectueront plusieurs interviews. Les émissions réalisées par la suite seront mises en ligne sur le blog d’Arte, partenaire de l’Éducation nationale. C’est un travail de radio complet que réalisera la 4e5, chacun assumant la tâche qui lui a été attribuée : chroniqueur, présentateur, interviewer, technicien son, programmation musicale, montage…

Découvrez dans cette rubrique, les comptes-rendus des élèves sur les visites effectuées. Ils sont illustrés de quelques images qui soulignent l’intérêt réciproque qu’ont montré élèves et adultes pour cette initiative originale.

Compte-rendu de la visite chez les pompiers

Quand nous sommes arrivés, nous avons été accueillis par le capitaine Simon. Nous sommes allés dans la salle de réunion. Nous avons commencé par parler des effectifs : il y a 105 pompiers dont 2 professionnels, les autres sont volontaires et 16 d’entre eux sont des JSP (jeune sapeur-pompier) qui s’organisent en 4 niveaux de formation que l’on peut débuter à partir de 14 ans. Après leurs 4 niveaux de formation, 80% des jeunes deviendront pompiers volontaires. Les pompiers pros font des cycles de 12h sauf le week-end. Les volontaires vont à la caserne sur leur temps libre, en dehors de leur travail. Certaines interventions les marquent très souvent, la mort des enfants, leurs collègues morts en intervention, au point qu’ils ont créé un groupe psychologique pour en parler. C’est une activité pénible physiquement. Les pompiers peuvent être volontaires jusqu’à 65ans. Leur périmètre d’intervention est Clansayes, Saint-Paul-Trois-Châteaux, St-Restitut, la Drôme jusqu’au Vaucluse et l'Ardèche, il y a donc de l’entraide entre les départements. Il y a en moyenne trois interventions par jour, 1100 par an dont 7% de feux ; 4% de secours routiers, 80% de secours à personnes. Le projet d’une nouvelle caserne qui sera construite fin 2022 a été abordé, elle sera bien plus grande que l'actuelle et aux normes. La formation pour les pompiers volontaires est cruciale, après 15jours de formation secouristes, ils sont aptes à pratiquer les premiers secours. Il y a en France des départs de feu tous les jours d’origine humaine. Une surveillance aérienne anti-incendie a donc été mise en place.

Compte rendu de la visite à la police municipale.

Nous avons été accueilli par le chef-adjoint de la police municipale de St Paul.

Dans la police municipale de St Paul, il y a huit policiers (on compte en moyenne un policier pour mille habitants). En moyenne, en début de carrière, un policier municipal gagne entre 1 400 et 1 500 euros par mois. Après plusieurs années, il gagnera à peu près 2 500 euros.

Le policier que nous avons rencontré travaille 35 heures par semaine, et il nous a précisé que quand il était gendarme il faisait beaucoup plus d'heures !

Le matériel à disposition est suffisant et financé par la mairie. Ils disposent de révolvers, à n'utiliser qu'en dernier recours, des pistolets à impulsion électrique, des tasers, des matraques, une radio et des gilets pare-balle.

La surveillance de la commune se fait par les patrouilles et aussi grâce à la soixantaine de caméras installées dans St Paul. Les caméras respectent la vie privée, elles floutent les fenêtres des maisons. Les images sont écrasées au bout de huit jours. Si besoin, les images peuvent réquisitionnées pour le besoin d'une enquête (effectuée par les gendarmes).

La PM dispose de deux véhicules utilitaires, et aussi de vélos.

Il n'y a pas de cellules parce que les arrestations relèvent de la police nationale et de la gendarmerie.

Les interventions sont variées : trafic de stupéfiants, accidents, vols, incivilités et même jusqu'aux premiers constats sur une scène de crime.

Dans ses rapports avec la population, la PM essaye de faire preuve de discernement, en guise d'avertissement. Les bonnes relations avec la gendarmerie sont très importantes, de même qu'avec les PM d'autres villes qui sont contactées si besoin.

Comme les gendarmes, les policiers municipaux constatent des tensions accrues dans la société, des agressions verbales plus nombreuses par des jeunes adolescents ou physiques par les adultes. Cela a conduit à renforcer la vigilance et à prendre des mesures de sécurité particulières.

Compte rendu des visites à la gendarmerie

Le jeudi 6 mai, nous avons visité la gendarmerie du St Paul. Nous avons été accueillis par le lieutenant Rouffet, chef de la brigade et son adjoint l'adjudant-chef Detournay.

La gendarmerie est gérée par les ministères de la Défense et de l'Intérieur. La gendarmerie de St Paul intervient sur dix-neuf communes et elle est en relation avec les autres brigades du secteur : Bollène, Orange, Nyons.

Deux structures cohabitent à St Paul : le PSPG, qui s'occupe de la sécurité du site nucléaire du Tricastin ; la brigade qui assure la sécurité du reste du territoire.

Les gendarmes travaillent nuit et jour, 24h/24h, sept jours sur sept, avec un accueil au public de 8h à 18h. De nuit comme de jour, il y a des patrouilles. Être gendarme, c'est être tout le temps disponible !

On entre à la Gendarmerie Nationale sur concours, et il faut avoir le baccalauréat. On peut aussi devenir gendarme volontaire puis passer le concours. Pour un officier, la limite d'âge est de 59 ans, pour un adjudant-chef c'est 58 ans.

S'il le souhaite, un gendarme peut faire valoir ses droits à la retraite après 17 ans de service.

Lors de la visite, nous avons découvert que les tâches des gendarmes sont nombreuses et variées : cela va du simple signalement (« main courante ») jusqu'à l'enquête pour crime. C'est un métier où on ne s'ennuie jamais ! Il faut être toujours vigilant. De manière générale, les gendarmes constatent depuis années une augmentation des actes d'agression et des incivilités.

Pour comprendre le déroulement d'une procédure, nous avons étudié le cheminement d'une plainte sur le logiciel LRPGN (logiciel de rédaction de la procédure de la gendarmerie nationale). Nous avons découvert qu'à chaque type d'infraction correspond une qualification que le gendarme doit rechercher dans le code pénal.

Et pour le plaisir, nous avons eu le droit de passer un alcootest, de subir un relevé d'empreintes et même de passer (très rapidement) en cellule !

Ce fut une expérience enrichissante et intéressante.